Sur ma première feuille de paye lors de mes débuts dans le grand monde des médias, il était inscrit que j’étais documentaliste. C’était assez exagéré dans la mesure où mon rôle consistait essentiellement à distribuer des dépêches de l’AFP aux rédacteurs. Ce faisant, je leur transmettais certes de la matière pour écrire leurs articles, mais cela n’était pas à proprement parler de la documentation. Or ce métier que je n’ai donc pas vraiment exercé, est un rouage fondamental dans la création de l’information. Je l’ai découvert dès que je suis devenu journaliste en apprenant qu’un article commençait par la consultation de la documentation avant même de taper la première lettre. Tout au long de ma carrière, dans les petits et les grands titres, j’ai ainsi pu compter sur des gens compétents qui me fournissaient des biographies, des chiffres, des historiques et autres sortes de données essentielles. Un service fondamental dont je dus pourtant me passer lorsque je devins moi-même directeur de journal. Les conditions économiques avaient changé et nous n’avions d’autres solutions que de nous contenter, comme une bonne partie de la presse, de Google pour préparer nos articles. Une évolution contrainte et d’autant plus dommageable que la concurrence de l’influence oblige justement les médias traditionnels à améliorer la qualité et la fiabilité de leurs contenus. Mais il est possible que les temps changent, pour une fois dans le bon sens, grâce à l’IA. Oui celle-là même qui nous perturbe tant. Je vous ai déjà parlé de Comet, le navigateur basé sur l’intelligence artificielle de la société Perplexity dont je me suis aperçu que je m’en servais comme naguère des services de docs. Il me fournit ainsi des renseignements, précisions ou des chiffres qu’il synthétise en citant ses sources. C’est ainsi que je peux vous annoncer avec un degré de certitude raisonnable qu’hier soir, j’ai failli voir Jonathan Bailey. Vous le connaissez ? Moi non plus. Mais, étant invité à un événement dans les locaux d’une société sise rue du Faubourg Saint-Honoré, je passais en face de l’hôtel Bristol connu pour loger moult stars d’origines et d’activités diverses. Me faufilant à travers un groupe compact de fans et de paparazzis, j’en profitais pour me renseigner sur la personnalité attendue. Il me fut répondu par le nom cité plus haut. Lequel ne me disant rien je l’oubliais instantanément. Décidé cependant à vous conter cette passionnante anecdote, j’interrogeais mon nouveau collaborateur qui m’apprit que cet acteur de la série Bridgerton sur Netflix séjournait actuellement dans ce palace parisien. Et dire que j’aurais pu l’ignorer. Et vous aussi.

Written by
Frédéric Roy
Ancien directeur de la rédaction de CB News disposant de beaucoup de temps après avoir longtemps couru derrière. J'écris tous les jours pour mon plaisir et, autant que possible, pour le vôtre.