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Mal au ventre

Juste avant que je n’éteigne la radio ce matin, le journaliste qui annonçait le programme à venir dans les prochaines minutes précisait qu’il serait placé sous le thème de la fête des morts. Parmi les sujets glaçants énoncés, outre la passion des enfants pour les vampires et autres goules, la réponse à une question apparemment fondamentale était promise : « Pourquoi les films d’horreur connaissent un succès grandissant ? » Comme j’avais une vague idée de la réponse, je n’ai pas jugé utile de laisser le poste allumé. Il suffit en effet d’entendre les titres des bulletins d’info pour comprendre que le pire des blockbusters horrifiques est une comptine comparée à l’actualité nationale et mondiale. Raison pour laquelle, cette fête qui n’existait pas sous nos latitudes dans mon enfance s’est tellement intégrée à notre calendrier que je ne serais pas étonné qu’un ministre de l’Éducation nationale rebaptise les congés de la Toussaint en vacances d’Halloween. Avouez que ça aurait une autre gueule. Ça ferait un débat national avec des tribunes enflammées des pros comme des antis. On se balancerait des araignées venimeuses et des citrouilles pourries d’une chaîne d’info à l’autre en assaisonnant le tout de tweets cruels. Avec un peu de chance – pour les élèves – il y aurait peut-être même une grève avec manif en costume et tête du ministre encitrouillée. Une belle polémique à la française qui ferait rire le monde entier et dont l’issue serait aussi prévisible que celle d’un nanar d’horreur. C’est qu’il n’en manque pas en ce moment. L’une de mes chaînes favorites dont le catalogue de vieux westerns en technicolor semble infini, s’est convertie pour la saison en Brady cathodique. Pour ceux qui ne le savent pas, le Brady est un cinéma situé boulevard de Strasbourg à Paris qui dans les années 60 était spécialisé dans l’horreur. Il reste d’ailleurs dans la salle d’aujourd’hui quelques éléments de décoration qui témoigne de ce passé de mauvais goût. Époque dont je me suis souvenu avec une certaine nostalgie en regardant le cycle Frankenstein diffusé ces dernières semaines. D’un épisode à l’autre, le scénario est identique avec le successeur du docteur qui décide, non sans avoir un peu hésité, de réveiller la créature avec les conséquences funestes qui s’ensuivent. Un peu comme dans la vraie vie à propos de cette bête immonde dont on constate que le ventre est plus que jamais fécond.