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King & Co

Je dois vous avouer que je suis un peu choqué. Non par la nature de l’événement, il était normal de descendre dans la rue. Pas celle de la Santé, celles des grandes et moins grandes villes américaines. Je suis même agréablement surpris par l’ampleur du mouvement qui a rassemblé des millions de personnes pour s’opposer à la confiscation de la démocratie au profit d’un homme et de son clan. Et que dire de la réaction de l’intéressé dans cette vidéo le montrant tête couronnée aux commandes d’un jet militaire larguant des excréments sur ses opposants ? Qu’elle est conforme à ce que l’on peut attendre du personnage. Alors ? Pourquoi cette réaction à ce sursaut salutaire dont on voit cependant mal quelles suites concrètes il pourrait avoir ? Son nom : No kings day. J’arrête tout de suite les facétieux qui s’attendent à ce que je prenne cette appellation pour une attaque personnelle. Je ne suis pas aussi égocentrique que le gros blond avec une cravate rouge qui se comporte effectivement comme un monarque de série Z pour enfants. Ce qui me gêne, c’est le « s ». Pourquoi ce pluriel ? Associe-t-on à cet odieux personnage d’illustres musiciens comme BB, Freddy ou Albert ? Les authentiques rois du blues qui ont écrit et interprété les plus beaux morceaux de ce genre que je chéris tant. Pas une séance d’improvisation quotidienne sans que j’attente à la beauté de chefs-d’œuvre comme « The Thrill Is Gone », « Have You Ever Loved a Woman » ou « Il’play the blues for you ». D’autant qu’à ce trio magique, l’algorithme de ma plateforme de streaming m’a proposé hier d’y ajouter une Denise du même patronyme. Cette jeune femme née à Philadelphie dont le répertoire est essentiellement constitué de reprises, a une voix absolument envoûtante. Une vraie chanteuse de gospel, la seule musique qui m’aurait – peut-être – fait changer d’avis sur l’existence de Dieu, si je l’avais entendue enfant dans quelque église du delta du Mississippi ou de la banlieue de Chicago. À ce propos, je vous faisais part hier de ma passion pour l’orgue. Il y en avait bien un à la cérémonie à laquelle j’ai assisté, mais aussi deux jeunes hommes qui chantèrent « Knocking on heaven’s door » accompagnés de leur guitare, en mémoire du défunt. Pour une fois que je connaissais les paroles à la messe, j’ai chantonné cet air écrit par Bob Dylan. Encore un king. Un vrai.