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Bon jour

J’aime les mercredis. Ah ne m’interrompez pas ! Je suis parfaitement au courant que nous sommes jeudi. Ce n’est pas parce que je suis retraité que je perds le fil du temps. Mais j’aime les mercredis. Pas seulement parce que c’est le jour des enfants mais parce que c’est un point d’équilibre dans la semaine. Le moment où tu peux jauger du fait qu’elle sera bonne ou moins bonne. Et puis dans ma vie séquencée, c’est le jour du resto de midi pour laisser la femme de ménage œuvrer. Nul besoin de réserver, nous sommes arrivés au stade où le patron nous garde une table en terrasse s’il fait beau, près du chauffage si ça caille. Au retour, un autre petit plaisir m’attend. J’ouvre la boîte aux lettres et trouve, délicatement empaqueté dans son blister en papier recyclé et clable, mon hebdo auto, fidèle compagnon de ces journées depuis la nuit de mes temps. Mais pas hier. À la place, deux lettres dont l’une porte des signes aussi officiels qu’inquiétants. Ce que l’ouverture me confirme, c’est un avis de contravention pour excès de vitesse. Pas de quoi gâcher totalement ce jour, mais quand même assez déplaisant et au fond vexant. Car le radar qui a flashé ma voiture à la vitesse de 104 km/h alors que la limitation à cet endroit de la nationale 118 était de 90 km/h a évidemment raison. Il a beau ne pas être pourvu d’intelligence artificielle, il ne se trompe jamais alors que le conducteur que je suis, doté d’une mémoire naturelle, n’a pas remarqué que la vitesse avait été abaissée sur ce tronçon qui fut longtemps limité à 110. L’infraction étant par chance relativement bénigne, elle me vaut un point de moins sur mon permis qui en comptait douze jusque-là. Et 48 euros d’amendes à condition de payer dans les 15 jours. Et c’est là que se trouve la subtilité car l’infraction a été constatée le 12 septembre alors que le délai à partir duquel est décompté le paiement était fixé au 17. Sachant que le mercredi dont nous parlons était le 1er octobre, il ne fallait pas traîner pour passer à la caisse, ce que je fis donc promptement. Cet écart de conduite ayant été « constaté ou validé par un officier de police judiciaire du Centre automatisé de constatation des infractions routières », il est assez probable que ce soit ce dernier qui, submergé par la somme de travail, ait tardé à mettre la lettre à la Poste. À moins que l’administration ne s’inspire des pratiques du commerce en ligne en instaurant une sorte de Black Friday des prunes. Encore une raison de préférer les mercredis. Même un peu gris.