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Luxe en boîte

J’ai beau avoir lâché les commandes depuis un certain temps, je continue à recevoir tous les matins des tas de communiqués de presse sur des sujets incroyablement variés. Il y a bien sûr mes anciens interlocuteurs du monde de la communication, mais aussi des éditeurs de livres, des industriels de secteurs aussi divers que l’auto, la tech ou la pharmacie. Bref toute une série d’informations plus ou moins intéressantes dont je ne saurais surtout que faire, n’ayant plus de média où les publier sinon le mien. À ce propos, j’en profite pour préciser aux professionnels qui me lisent que rien ne m’horripile plus que les mails titrés « Proposition de sujet ». Comme si j’en avais besoin ! Oui bon, il m’arrive d’être un peu sec le matin, mais ce n’est pas une raison pour essayer de me refourguer un papier tout fait sur un sujet auquel je n’entends rien. Dans le même ordre d’idée, il ne doit pas être difficile de comprendre qu’il est inutile de me demander de publier des tribunes de personnalités, aussi intéressantes soient-elles, mes propres élucubrations me suffisent. Dans cette importante correspondance, il y a cependant une chose qui ne cesse de m’intriguer, c’est la persistance avec laquelle les maisons de luxe tiennent à ce que je sois au courant de leur actualité, laquelle je l’avoue, ne m’intéresse guère. Dans la même veine, je suis le destinataire d’une quantité stupéfiante d’informations sur les palaces et autres établissements aussi inaccessibles que prestigieux. Cela me touche un peu plus car, si vous me suivez un peu, vous connaissez ma passion pour les grands hôtels. C’est ainsi que ce matin, j’ai appris que le Ritz allait organiser des soirées dansantes (sic) à l’occasion du centenaire de la parution de The Great Gatsby, dont l’auteur, Francis Scott Fitzgerald, était un habitué de l’hôtel. Le communiqué me fait ainsi savoir que « le Salon Vendôme se fera le théâtre d’une fête élégante autour d’un dîner-spectacle où jazz et gastronomie feront renaître la douce folie des nuits du Ritz ». Comme c’est charmant. Si je n’avais rien d’autre à faire et surtout beaucoup d’argent à dépenser, j’irais faire un tour. J’ai découvert Gatsby sur le tard et j’avoue avoir été littéralement happé par ce livre. Il me semble d’ailleurs que les nombreuses adaptations cinématographiques n’ont pas été à la hauteur de cette histoire. Laquelle, je me permets de le rappeler aux organisateurs de ces élégantes soirées, est en réalité une tragédie. Mais je ne voudrais surtout pas gâcher la fête.