12 mars 2024
Depuis quelques temps, ma vie mondaine s’est simplifiée. Finie l’époque où je devais choisir entre une remise de prix, un dîner ou une fête d’agence (devinez ce que je choisissais) et où il fallait gérer l’agenda comme un Rubik’s Cube, moi qui n’ai jamais été capable de reconstituer ce foutu machin sans tricher. Aujourd’hui, je choisis tranquillement où, et avec qui, je vais passer mon temps, sachant que le plus souvent c’est à la maison en famille. Et ce n’est pas plus mal. Ce qui fait que lorsque je me décide c’est pour de bonnes raisons. Comme hier soir lorsque je suis allé assister à la remise des Prix Margaret qui récompensent les jeunes femmes entreprenantes du secteur de la tech. Ce prix a été créé par mon amie Delphine Remy-Boutang, déjà à l’origine de la Journée de la femme digitale et dont l’énergie à faire bouger sa cause m’a toujours stupéfié. Et c’est ainsi que le palmarès d’hier soir était parrainé par de nombreux et prestigieux partenaires de tous horizons, à commencer par le haut patronage du président de la République, ce qui en impose. Le problème, quand vous avez autant de sponsors, c’est qu’ils prennent la parole et qu’ils ne sont pas tous d’excellents orateurs. Certains, sous le coup de l’émotion sont très confus, comme cette femme dont j’ai fini par comprendre qu’elle parlait de l’éco anxiété qui mine les générations Z, alpha et suivantes. Entendant cela, je me suis posé la question de la mienne, de génération, qu’on appelle aujourd’hui boomer, si j’ai bien compris. Suis-je anxieux ? Ce n’est pas vraiment ma nature, mais préoccupé, oui. Par la crise écologique évidemment. Mais je dois avouer qu’en ce moment, c’est surtout le comportement de dirigeants belliqueux prêt à appuyer sur un bouton fatal pour affirmer leur ego et leur pouvoir qui me fout la pétoche. Ma génération a été élevée par la dernière qui a connu la guerre sur notre sol. J’ai été bercé, jusqu’à il y a peu par l’illusion que je vivrais toute ma vie dans un pays en paix. Je n’en suis plus si sûr et encore moins pour mes enfants et leurs enfants. J’espère non seulement qu’ils auront une planète vivable mais surtout qu’ils auront une planète. Je plombe l’ambiance ? Mais non ! Le pire n’est jamais sûr. Vous le savez, je suis un indéfectible optimiste. Ça doit être mon côté boomer.
* Lorsque j’ai demandé à Midjourney de me « dessiner » un boomer, l’IA m’a proposé trois vieux barbus à l’air pas tibulaire mais presque, et un taureau. Et, en dépit de mes recherches, je n’ai pas trouvé d’explication. Si vous en avez une, je suis preneur.
