11 juillet 2025
Ça ne pouvait pas mieux finir. La saison, le semestre, l’année scolaire, l’avant-les-vacances, appelez ça comme vous voulez. Pourtant en arrivant au lieu de rendez-vous, j’avais un léger doute. La dernière fois que je m’étais rendu en ces lieux, c’était encore une fourrière de la préfecture de police de Paris. Mais hier, le panneau administratif affichant les heures d’ouverture avait disparu. À la place, il y avait une jeune hôtesse qui a vérifié mon carton avant de m’inviter gentiment à découvrir ce qui est devenu un espace de réception consacré à l’automobile. Si j’étais dans ce salon jouxtant un hall rempli de véhicules de collection, c’était pour assister à une conférence de presse à laquelle une amie m’avait convié, sachant ma passion pour la chose. J’avais accepté avec d’autant plus d’enthousiasme que l’invité principal était un jeune et talentueux pilote de Formule 1 français. Son nom est Isack Hadjar et de l’avis général, c’est un très probable futur champion. Il est souriant, naturel et direct, à l’aise dans le monde, ce qui n’est pas le cas de tous ses confrères. Et la midinette qui est en moi – oui elle est bien cachée – n’a pu résister quand le pilote de la Racing Bull m’a proposé de faire un selfie ensemble. C’est alors que le gamin vantard qui est installé à côté de la midinette n’a pu s’empêcher de diffuser la photo sur les réseaux. « Pour un type qui écrivait la veille qu’il ne s’abaisserait pas à poster d’images de la vasque olympique, il n’y a pas de quoi être fier » a fielleusement commenté le philosophe grincheux, également présent dans ma tête. Ça fait du monde, et encore je ne vous dis pas tout. Mais heureusement qu’ils sont là car c’est grâce à eux que je vous écris tous les matins. J’aime cette cacophonie intérieure aussi dingue qu’elle puisse paraître. Elle me fait souvent rire, me met plus rarement en colère et parfois m’inquiète mais c’est avant tout le carburant de mon imagination. J’ai maintes fois dit ici l’immense plaisir que j’ai à écrire ces Daily Texts et la satisfaction encore plus grande de savoir qu’ils plaisent à nombre d’entre vous. Cependant, s’ils occupent toutes mes matinées, ils me demandent aussi pas mal d’attention et de concentration. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un travail, encore moins une contrainte, appelons cela une exigence personnelle. Raison pour laquelle il faut parfois prendre un peu de recul et calmer cette agitation. C’est pourquoi le directeur de ma classe intérieure sonne la fin des cours et vous donne rendez-vous quelque part après la mi-août pour la rentrée. Impossible d’être plus précis, le responsable du calendrier est déjà en vacances.