9 juillet 2025
Il en faut parfois peu pour s’interroger sur le sens de la vie. Il y a bien sûr le film éponyme des Monty Python mais aussi le sommaire des bulletins d’info pendant l’été. C’est ainsi qu’hier, en écoutant la radio d’une oreille encore ensommeillée, j’ai été légèrement déstabilisé par l’un des sujets. Il s’agissait du bilan de la mortalité en France. La première cause de mon malaise était la manière dont ces chiffres étaient présentés. Est-ce la diminution des effectifs pendant l’été qui conduit à ce que l’on confie ce genre de sujet au service des sports ? À moins que ce ne soient les premiers effets de la réorganisation du service public audiovisuel. Toujours est-il que j’avais l’impression d’un commentaire du classement de l’étape du Tour avec en tête les tumeurs, suivies des maladies cardiaques alors que les affections respiratoires complétaient ce podium morbide. Je vous épargne le classement du peloton si ce n’est pour signaler que le Covid n’est plus le champion qu’il fut. Une dégringolade qui explique que le nombre total de décès en France en 2023 – oui, il faut du temps pour décompter – de 637 082 alors qu’il y en avait 36 000 de plus un an auparavant. Enfin une bonne nouvelle me suis-je dit avant d’apprendre que les vieux mourraient plus que les jeunes. Évidemment, on pouvait s’en douter et c’est finalement assez rassurant quant au sens de la vie évoqué plus haut. Mais cela ne m’a pas empêché de gamberger. J’ai, comme beaucoup d’entre nous je suppose, une méthode assez efficace pour éviter de m’angoisser à ce sujet qui consiste à y penser le moins possible. Mais quand on vous met face à la vérité des chiffres, difficile de ne point s’ausculter dans le miroir de la salle de bains avec un peu plus d’attention que d’ordinaire. Je vous rassure et moi aussi, je n’ai rien vu de suspect si ce n’est la dégradation générale due à l’âge, particulièrement au sommet du crâne qui n’est guère plus caché que par quelques rares cheveux. Le reste est à l’avenant et comme la dernière révision était plutôt positive, j’ai décidé de passer à autre chose. Comme cette journée qui s’annonce plaisante car faite de rencontre de personnes aimées et appréciées, dont certaines perdues de vues depuis trop longtemps. Sans canicule mais sous un ciel bleu, je me suis dit qu’il fallait profiter des moments sans s’attarder sur les statistiques. Il sera bien temps de s’en préoccuper. Le plus tard possible.
