8 juillet 2025
Savez-vous que j’aurais pu être avocat ? Certes, il m’aurait fallu être beaucoup plus assidu mais j’étais sur la bonne voie. Tout au début. Je ne saurais jamais si en persévérant je serais devenu un ténor du barreau et ça n’a aucune importance, mais j’ai gardé de cette époque la tentation de défendre, non pas le diable, mais les causes universellement attaquées. Comme celle des réseaux sociaux. Tout le monde les utilise mais personne ne les aime. Ce matin encore j’ai vu passer – sur Facebook — un dessin assez brillant sur leur propension à diffuser des fausses nouvelles après avoir entendu une diatribe radiophonique sur leur pouvoir d’abrutissement des masses. Pourtant ces fils sans fin ont aussi leur utilité. Leur face positive, comme celle qui nous permet présentement d’être en relation. Sans oublier ces publicités miraculeuses qui s’affichent sur Instagram. Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression de lécher – métaphoriquement bien sûr, qu’allez-vous imaginer ? – une vitrine infinie dans laquelle s’affichent des produits introuvables par ailleurs. Des lampes au design unique, des montres sublimes, des tee-shirts d’une drôlerie irrésistible, et même des pantalons japonais contre la canicule. Ce n’est pas un inventaire à la Boris Vian, juste ce que je viens d’apercevoir en 30 secondes de scroll. C’est ainsi que depuis quelques jours, je résiste à l’envie d’appuyer sur le bouton « acheter » sous une annonce pour « le meilleur oreiller du monde ». Comment se passer d’un tel chef-d’œuvre issu des technologies les plus avancées, quand on chérit le sommeil comme je le fais ? D’autant que je viens de lire un billet particulièrement convaincant de Nicolas Bordas sur les bienfaits de la sieste. Ne me dites pas que vous ne connaissez pas Nicolas. C’est un patron d’agence de pub mais surtout l’auteur de « L’idée qui tue », un livre, un blog, des posts, bref toute une littérature au service de la créativité. Sa dernière contribution à l’élévation de l’humanité est une réhabilitation de la sieste. Je n’ose paraphraser cet article que je vous invite à découvrir ici, mais je me permets quand même de mettre en avant le fait que « les personnes ayant dormi quelques minutes ont de plus fortes chances de connaître ce que les scientifiques appellent un « moment eurêka » ». Sans aucune forfanterie je le savais déjà, étant passé maître depuis fort longtemps dans cet art du petit sommeil. Et je ne peux que vous conseiller de vous y mettre. Il suffit de fermer les yeux à la fin de cette phrase. Ça vaut tous les réseaux, c’est gratuit et sans pub. Le bonheur quoi.