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Doctorat romanesque

2 juillet 2025

Il n’y avait même pas la clim. Je croyais pourtant avoir été particulièrement avisé de choisir le jour le plus chaud de la semaine pour aller au ciné. Par contre, il y avait de la pub. Beaucoup. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu un tel tunnel au début d’une séance depuis longtemps. Il faut dire que c’est le blockbuster du moment et que les marques, auto ou pas, ont logiquement envie de se placer avant avec parfois un certain talent. Parce que j’ai craqué. Alors que je vous avais expliqué pourquoi je ne voulais pas aller voir le film consacré à la Formule 1, je me suis dédit moins d’une semaine après. Pas de quoi être fier, mais j’ai une excuse et ce n’est pas la canicule. Mon meilleur ami, mon frère, celui avec qui j’ai grandi dans l’amour du sport automobile m’a envoyé un message la semaine dernière dans lequel il me recommandait d’aller le voir. Et comme c’est mon aîné, j’ai suivi son avis malgré les réticences que j’avais exposé ici même. Si vous vous en souvenez (sinon c’est ici), j’avais émis quelques doutes sur la capacité du scénario à coller à la réalité, tout en ajoutant que je comprenais la licence romanesque propre à cet exercice. Mais dans ce cas précis, ce n’est pas une licence dont il s’agit mais d’un doctorat. On est au-delà du réel dans tous les sens du terme. Quant à la trame, elle me fait penser à ces immeubles que j’ai vu construire à Pékin, il y a une quinzaine d’années. Ils étaient composés d’une ossature de métal sur laquelle on plaquait une façade. Cela pouvait être un style haussmannien, de la brique londonienne ou de la pierre new-yorkaise. C’est la même chose avec un scénario hollywoodien, l’histoire peut se dérouler sur un circuit automobile, sur un porte-avions ou dans un futur imaginaire, les personnages et les intrigues sont strictement les mêmes. Raison pour laquelle je me contente généralement de n’en regarder que le dernier quart d’heure à la télévision. Là, il y en avait pour deux heures et quarante minutes. Et l’air conditionné ne l’était pas. Au contraire du supermarché où je suis allé faire quelques courses un peu plus tard dans la journée. Il y faisait agréablement frais. Tellement que j’ai repéré une jeune femme qui déambulait dans les allées, un sac à la main, le téléphone à l’oreille, examinant vaguement les rayons et les étals pour se donner la contenance d’une consommatrice. L’application avec laquelle elle tenait son rôle était réjouissante. On pourrait en faire un film. Je regarderai peut-être la fin en streaming.