7 juin 2025
Hier, je ne suis pas allé au cinéma. Pas plus qu’avant-hier ou demain me direz-vous avec cet air que vous pouvez prendre face à un abruti. Certes, mais laissez-moi vous expliquer. J’aurais pu y aller car un ami m’avait gentiment invité mais j’ai décliné pour deux raisons. La première est que j’avais un autre engagement. J’aurais cependant pu m’arranger mais la deuxième raison étant que je n’étais pas très chaud pour aller voir le film proposé, je m’en suis tenu au programme prévu. De quel film s’agit-il ? Mais de F1 naturellement. Pour ceux qui seraient passés à côté de cet événement planétaire – et pour une fois je n’exagère pas – il s’agit d’une fiction réalisée par le metteur en scène de Maverick dont je ne vous surprendrais pas en vous précisant qu’elle se déroule au sommet du sport automobile. Au-delà de mes problèmes d’agenda mon abstention prend sa source dans un doute profond. Non quant à la qualité de réalisation ou d’interprétation des acteurs qui sont tous des stars, à commencer par l’inoxydable Brad. Les quelques scènes que j’ai pu apercevoir dans les diverses vidéos savamment distillées sur les réseaux sociaux semblent absolument conformes aux standards du genre de films d’action faits de répliques percutantes et de regards aussi virils que lourds de signification. Je ne mets pas non plus en doute la crédibilité du scénario même si le personnage principal, pilote sur le retour, a quand même vingt ans de plus que Fernando Alonso, le plus âgé des pilotes en activité cette année. Mais j’admets qu’il peut y avoir une licence romanesque. De même est-il probable que les scènes d’action soient crédibles étant donné qu’elles ont été supervisées par Sir Lewis Hamilton himself. Alors quoi ? Alors ce week-end se tient en Autriche la onzième manche du championnat du monde 2025 de Formule 1. Je n’ai aucune idée de la manière dont elle se déroulera. Sera-ce un Grand Prix ennuyeux, spectaculaire, haletant ? Le résultat est-il prévisible ? Non bien sûr et ça, aucun scénariste, fut-il le meilleur d’Hollywood, de Bollywood ou de Levallois-Perret ne l’égalera jamais. J’ai depuis toujours la ferme conviction qu’en matière de suspense, le cinéma n’arrive jamais à la hauteur du sport. Qu’il s’agisse d’auto, de boxe ou de rugby, le spectacle est meilleur en vrai car rien n’est écrit. On ne peut pas en dire autant de plein d’autres domaines. Comme la vie politique française qui ne manque pourtant ni d’acteurs, ni d’auteurs.